Lorsque Free a sorti son offre Freebox, AOL ne s’en est pas remis et a disparu. Avec Free Mobile, c’est bien Bouygues Telecom qui est sur le point de disparaître à son tour.
Bouygues Telecom a bien publié un communiqué de presse pour démentir un rapprochement avec Orange mais il semblerait bien que l’actualité montre un autre visage de la réalité du monde des Telecom.
Un accord exclusif entre Bouygues Telecom et Orange
En effet, Orange et Bouygues Telecom auraient signé un accord exclusif de négociations le 24 décembre dernier. Orange se porterait acquéreur de Bouygues Telecom pour 10 milliards d’euros dont 2 milliards en cash et le reste en actions. Ainsi, Martin Bouygues entrerait au capital d’Orange avec notamment deux sièges au conseil d ‘administration. Voilà une belle manière de vendre sa filiale Bouygues Telecom tout en prenant une place bien confortable chez Orange.
Et ce scénario tient la route mais il faudra trouver des accords avec Free et SFR afin de dilapider Bouygues Telecom de manière à convaincre l’Autorité de la Concurrence que l’opération de fusion est possible.
Bouygues Telecom affaibli
Ainsi, depuis l’arrivée de Free Mobile en France sur le marché de la téléphonie mobile, Bouygues Telecom a particulièrement été touché par son concurrent. Déjà 3ème opérateur mobile derrière Orange et SFR, l’arrivée de Free Mobile et ses forfaits sans engagement à moins de 20€ ont bousculé le marché et affaibli Bouygues Telecom dans des proportions significatives. Ce dernier est d’autant plus affaibli qu’il a pris du retard dans l’Internet Fixe et ne dispose que de trop peu de NRA dégroupés pour obtenir des marges convenables dans le marché du fixe.
Pire encore, Bouygues Telecom a alors entrepris de faire la guerre des prix sur l’Internet Fixe avec des offres à moins de 20€ mais a été le seul à se lancer dans cette bataille qui, du fait d’un nombre de NRA faible, ne peut toucher qu’une petite partie des consommateurs. Un coup d’épée visiblement dans l’eau et une situation encore plus fragilisée. De son côté, Free n’a semble-t-il pas particulièrement été touché par cette opération dans ses recrutements à l’offre Freebox.
Bouygues Telecom sous contrainte de mutualisation
Si l’opérateur a pourtant réussi à recruter des abonnés avec notamment sa Bbox Miami, son dossier de mutualisation avec SFR s’est transformé en allié ennemi. En effet, Altice (numericable) et Bouygues Telecom courtisaient alors le rachat de SFR. Malheureusement pour Bouygues Telecom, c’est Altice qui a remporté la manche et donc est devenu le nouveau partenaire de la mutualisation. Mais au regard du déploiement 4G de SFR, un retard par rapport à la concurrence n’est donc pas en faveur des intérêts d’un accord de mutualisation. Et même si SFR promet un déploiement passif cette année, le retard déjà pris ne semble plus convaincre un réel intérêt de la part de Bouygues Telecom.
De ce fait, au regard de la redistribution des cartes et ayant échoué dans le rachat de SFR, Bouygues Telecom a affirmé, et affirme toujours officiellement à cette heure, vouloir continuer à faire cavalier seul.
Free Mobile met la pression
Seulement voilà, Free Mobile déploie son réseau mobile très rapidement et a ajouté 50 Go de data 4G dans son forfait mobile pour un prix inchangé et ne compte certainement pas s’arrêter là. Il semble que dans ce contexte, là où Free Mobile a de moins en moins besoin de racheter le réseau mobile d’un concurrent (ce qui n’était pas le cas il y a encore quelques mois), Bouygues Telecom pourrait bien trouver une porte de sortie dès maintenant, pendant qu’il est encore temps et que Free Mobile peut être intéressé par des antennes et des fréquences mobiles avant de ne plus pouvoir prétendre à des négociations de prix autour des 10 milliards d’euros.
Si Altice a tenté à plusieurs reprises de racheter Bouygues Telecom, c’est bien l’entrée au Conseil d’Administration d’Orange qui semble intéresser Martin Bouygues.
On se souviendra que lorsque Free a décidé de lancer son offre Freebox sans engagement à 29.99€ par mois (sans frais d’accès) en 2002, AOL n’a pas pu faire face à cette concurrence et avait fini par disparaître. Verrons-nous l’arrivée de Free Mobile faire disparaître un opérateur mobile déjà en place ? C’est bien possible…
Souvenez-vous de la réaction de AOL à l’époque :